LA MÉTHODE FELDENKRAIS
- virginiestrobbe75
- 10 juin
- 5 min de lecture
Par Virginie Strobbe http://virginie-strobbe.fr
Praticienne Feldenkrais, Instructeur Pilates et Port De Bras, Professeur de Danse Jazz
Cours donnés chez Soha Yoga Pilates : les mardis 18H20 Pilates, 19h20 Feldenkrais

1- Qu’est-ce que c’est ?
Une méthode innovante au cœur des besoins de chacun. Basée sur l’exploration
et l’écoute du corps en mouvement, la méthode Feldenkrais est une approche
douce dont la pratique améliore notre confort de vie et nous guide vers
l’épanouissement.
Elle a été développée par le Dr. Moshe Feldenkrais (1904-1984), à partir
des années 1950. L’ampleur, l’énergie et la précision du travail du Dr Feldenkrais
ont permis son application dans divers domaines, incluant la neurologie, la
psychologie, les Arts, le sport et la rééducation.
2- Les bénéfices de la méthode
Grâce à la prise de conscience et à des mouvements lents, la méthode
Feldenkrais :
aide à comprendre l’origine de nos douleurs et à les soulager
apporte des changements profonds et durables de nos habitudes
permet de gagner en mobilité et en fluidité afin de bouger avec plus d’aisance et d’efficacité.
améliore notre dextérité dans nos activités sportives, artistiques et nos gestes
du quotidien.
développe notre conscience du corps, notre créativité, notre concentration
améliore l’image et l’estime de soi
ouvre de nouveaux champs d’actions et libère notre plein potentiel.
3- Comment se pratique-t-elle ?
Elle se pratique de deux manières en séances collectives appelées leçons de
Prise de Conscience par le Mouvement et en séances individuelles Intégration
Fonctionnelle.
1- Les leçons de Prise de Conscience par le Mouvement (PCM)*

Ces leçons sont dispensées en groupe. L’enseignant propose oralement des
séquences de mouvements, souvent au sol, parfois assis ou debout, pendant
lesquels les élèves sont invités à explorer et observer les sensations liées à leur
façon d’organiser leur mouvement. Après avoir permis l’examen des schémas
habituels, l’enseignant propose des alternatives, des mouvements inhabituels,
mettant en relation des parties du corps de manière originale. De bout en bout on
privilégie la qualité du mouvement, la découverte de la facilité plutôt que la
poursuite d’un « coûte que coûte ».
Prenons un exemple de leçon de PCM: approcher les coudes et les genoux.
Dans cette leçon, le praticien proposera de s’allonger, et de prendre conscience
de la façon dont on est sur le sol. Dans un deuxième temps, il invitera à lever la
tête pour regarder en direction de ses genoux, pour voir comment on s’y prend
d’habitude et pour en évaluer le poids. Puis il pourra varier les consignes de
manière à explorer des possibilités plus ou moins connues : on pourra
entrecroiser les mains, les mettre derrière la tête et sentir comment la tête est
soulevée dans cette configuration. On pourra de plus plier les jambes et
approcher délicatement les genoux, puis jouer avec la distance entre les coudes
et les genoux. On approche un coude du genou du même côté ou en diagonale,
ou bien on approche un genou du coude du même côté ou en diagonale… Ces
tests permettent de découvrir les relations entre le mouvement des coudes et
certaines parties du tronc, les relations entre le mouvement des genoux et le
bassin, la colonne vertébrale, etc. À la fin de la leçon, on compare son nouvel
état avec le début de la séance, ce qui peut donner de nouvelles pistes pour la
vie quotidienne.
2-Les leçons d’Intégration fonctionnelle (IF)**

Elles sont dispensées en séances individuelles et élaborées dans le même esprit que les leçons de PCM, à la différence que le praticien dialogue principalement par le toucher avec son élève. A l’aide de ses mains, il propose à l’élève certains mouvements, souvent de faible amplitude, et observe comment ces mouvements se déroulent. Pour atteindre leur objectif de réorganisation du mouvement, les mobilisations se doivent d’être habiles, d’évoquer la sécurité, et de se limiter à l’amplitude confortable pour l’élève. Ce faisant, elles attirent l’attention de l’élève sur le lien entre sensation et mouvement, et lui permettent d’accéder à des possibilités souvent agréablement surprenantes car jamais explorées.
Ces leçons répondent la plupart du temps à un souhait spécifique, comme l’envie de se tenir plus confortablement assis, ou de se sentir plus léger, ou d’améliorer son swing de golf. On peut aussi chercher des solutions à des difficultés telles qu’un « tennis elbow », ou un genou douloureux, car ces difficultés proviennent souvent d’un fonctionnement « conflictuel ».
*Les leçons collectives de PCM sont dispensées par Virginie Strobbe chaque mardi à 19h20.
**Les séances individuelles d’IF se font sur demande auprès de Virginie.
4- Les principes de la Méthode Feldenkrais
L’apprentissage comme base de l’évolution
La méthode Feldenkrais se propose de visiter le mouvement et les actions tels qu’ils se passent, sans a priori ni jugement, et de laisser émerger des solutions nouvelles. Elle rend ainsi à chacun la possibilité d’être plus autonome et confiant dans son aptitude à trouver ses propres solutions lorsqu’il entreprend ses actions.
Sa pratique permet de découvrir – par l’expérience – à quel point des aspects de soi que l’on croyait immuables sont au contraire très flexibles : lorsque ces aspects ont été appris dans l’enfance ou plus tard, ils peuvent continuer d’évoluer lorsque l’apprentissage reprend. A titre d’exemple, la façon de se tenir sur une chaise, la façon d’être debout, la façon de réagir à un problème, de tenir ses épaules, tous ces aspects sont beaucoup plus malléables qu’on ne le croit en général.
Ses fondements
Les lois de la mécanique, en particulier celles du mouvement des corps dans le champ de la gravitation, les facultés d’apprentissage du système nerveux central et certains principes fondamentaux des arts martiaux japonais constituent les bases de la Méthode Feldenkrais
Nos limitations dans l’ampleur ou la fluidité d’un mouvement ne proviennent pas toujours de limites mécaniques au niveau des articulations. Nos limitations dans le mouvement proviennent souvent de la façon dont le système nerveux central organise le mouvement, en utilisant la plupart du temps des schémas habituels acquis.
Or, le système nerveux central apprend en permanence de l’expérience vécue, et ce quel que soit l’âge. Il y a encore quelques années, on pensait que le système nerveux achevait son apprentissage au début de l’âge adulte, mais des découvertes récentes ont prouvé qu’il n’en était rien. Des réorganisations massives peuvent se produire, le cerveau peut d’une certaine façon changer sa façon de fonctionner. On parle de neuroplasticité. Ainsi, l’organisation d’un mouvement n’est jamais figée et peut se modifier. Cette possibilité permet de modifier des schémas – parfois gênants – résultant d’une situation passée, pour en faire apparaître d’autres qui sont adaptés aux situations présentes.
5- Moshé Feldenkrais
Né en Russie en 1904, il étudia à Paris où il obtint son Doctorat en Physique avant de devenir assistant de Frédéric Joliot-Curie et de Paul Langevin.

Il fut l’un des premiers à introduire le judo en France et travailla avec les plus grands maîtres de l’époque, comme Maître Kano. Décédé en 1984, Moshé Feldenkrais passa 40 ans de sa vie à étudier les échanges entre notre système nerveux et nos mouvements et enseigna le fruit de ses découvertes aux États Unis, en Europe et en Israël.
Il eut comme public des acteurs comme Peter Brook, des musiciens, des danseurs aussi bien que des malades atteints d’affections neurologiques et de nombreux enfants I.M.C. qui venaient de tous les états des U. S. A.
« Apprendre, c'est passer de l'obscurité à la lumière. Apprendre, c'est créer. Apprendre, c'est faire quelque chose de rien, quelque chose qui grandit et qui retombe sur vous en vous éclairant. » Moshé Feldenkrais
Sources : Association Feldenkrais France https://www.feldenkrais-france.org
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